Mon souvenir des hautes montagnes laotiennes

A Luang Prabang mon principal objectif était de trouver une moto et ainsi parcourir le Laos du nord au sud.

L'idée de la bécane m'est venue il y a quelques semaines alors que je récupérais des informations sur différents blogs de voyages pour planifier mon itinéraire. J'ai trouvé que ce moyen de transport était l'idéal pour voyager par ses propres moyens, sortir des sentiers battus, faire des économies et surtout vivre une nouvelle aventure !

Après de nombreuses recherches, j'ai fini par rencontrer un couple de français de passage, qui souhaitaient se débarrasser de leurs deux motos Honda Win d'origine Vietnamienne et directement importées depuis Hanoï.

Après en avoir essayé une et vérifié la carrosserie me voilà lancé dans la négociation du prix de vente.

Résultat : 350$, et me voilà propriétaire d'une moto qui a bien dû faire plus d'une fois le tour de l'ancienne Indochine. Les quelques équipements complémentaires qui ont été ajoutés pour poser le sac à dos ainsi que la carte grise me permettant de traverser les frontières sans problème, me sont bien utiles.

Me voilà lancé à toute allure, 70km/h, en direction du nord-est du Laos pour le petit village de Nong Kiaw.

Le trajet depuis Luang Prabang s'est fait sans problème et la prise en main de la bécane a été rapide, 4 vitesses à passer au pied c'est vraiment pas compliqué !

Je suis arrivé juste à temps avant que la nuit ne se couche sur les montagnes.

Le principal centre d’intérêt du village de Nong Khiaw est sans nul doute le viewpoint situé en haut de la montagne, rive ouest.

Après une ascension d'une heure à travers la végétation j'arrive enfin au sommet, où une petite cabane de bois a été construite et fait face à ce paysage incroyable.

Pendant les 3 jours qui suivent je suis bloqué dans ce petit village paisible.

Une grosse tempête est venue s'abattre sur le nord du Vietnam et du Laos, apportant le froid et la pluie !

En l'espace d'une nuit la température a chuté, passant de 25 degré à presque zéro degré Celsius.

Ainsi, ça a été l'occasion de rencontrer tout un tas de voyageur dans la même situation que moi, de bouquiner un livre abandonné, de travailler sur le blog mais surtout de profiter du cadre vraiment chaleureux de la guesthouse dans laquelle je résidais.

Un matin, une éclaircie a décidé de pointer le bout de son nez et j'ai senti qu'il était temps de quitter ce petit village de Nong Khiaw pour me rendre à Phonsavan en 2 jours, 1 étape et 375 kilomètres.

Le trajet que j'avais imaginé à finalement laissé place à une suite d’événements assez éprouvants et marquants...

Jour 1 :

J'ai quitté Nong Khiaw tardivement à 11h du matin et j'ai entamé l'ascension des routes de montagnes.

Le paysage est sensationnel, partout autours de moi j'ai pu apercevoir la mer de nuages.

. Moral 90%

Après quelques dizaines de kilomètres sur des routes sinueuses me voilà arrivé au sommet d'une des montagnes à près de 2000m d'altitude, où un épais brouillard doublé de routes boueuses m'ont forcé à rouler plus prudemment.

Les heures qui ont suivi n'ont été qu'une succession de petits villages de montagnes traversés dans un froid glacial et avec des paysages à couper le souffle !

Vers 17h la pluie s'est abattue sur la région et pas vraiment préparé pour une telle situation j'ai décidé de faire un arrêt afin de reprendre forces et chaleur. Mon 1er feu dans un abri de paysans !

. Moral 60%.

Après une demi heure à me réchauffer, la pluie a cessé, et la nuit commençant à tomber je suis reparti à moto pour rallier la première ville où je pourrai trouver un toit et un lit.

Les kilomètres se sont enchainés, la nuit est tombée et la pluie battante est revenue ! Il était 19h, l'heure de m’arrêter et d'entamer un second feu et toujours sous un abri de bambous !

. Moral 20%

L'humidité étant à son maximum je me suis débrouillé avec les moyens du bord pour faire démarrer mon chauffage naturel.

La chaleur du feu, la musique de mon téléphone et la dernière cigarette m'ont redonné les quelques forces nécessaires pour parcourir les 15 derniers kilomètres, après être resté dans cette petite cabane de bambou pendant près d'une heure à faire sécher mes vêtements, mais surtout à rêver d'une douche chaude.

. Moral 35%

Il est 20h30 lorsque j'ai enfin aperçu les premières habitations de la ville de Viang Thong. Le sentiment de joie d'être enfin arrivé a été stoppé net lorsque j'ai compris que la ville, paralysée par la tempête, était privée d’électricité, synonyme d'eau froide et d'aucune connexion wifi.

Après la soupe de nouilles offerte par le propriétaire des lieux et dégustée à la lumière d'une bougie j'ai compris que ma soirée allait être très courte.

Sans pouvoir donner de nouvelles à mes proches je me suis couché vers 21h30.

. Moral 50%

Jour 2 :

Je me suis réveillé à 6h30 avec le chant des coqs et prêt à affronter une nouvelle journée à moto et les 180 km restants.

Avant de quitter la ville je suis passé par un marché local pour m'offrir mon repas, très cheap, de la journée : du riz gluant et une douzaine de bananes.

. Moral 75%

J'ai roulé presque 2 heures avant d'arriver dans un village d'une ethnie locale, les Hmong, posté au sommet d'une montagne. J'y suis resté un certain temps pour me reposer, avaler quelques bouchés de riz et prendre quelques photos.

Une bande d'enfants sortis de l'école à quelques mètres de moi n'arrêtaient pas de me regarder. Je crois que les touristes doivent être rares dans cette région, et j'ai alors tenté de briser la glace en leur montrant les quelques photos prises. C'était vraiment très sympa de voir leurs sourires lorsqu'ils ont reconnu leur environnement.

. Moral 85%

Vers 16h j'ai commencé enfin à apercevoir les plaines de région de Phonsavan.

Mon trajet en moto s'est achevé après quelques dizaines de kilomètres, sous un soleil de plomb et sur des routes de campagnes laotienne.

. Moral 90%

Je garderai définitivement un souvenir de cette semaine passée dans les hautes montagnes du nord !

Et mon corps gardera aussi une petite trace de ce voyage dû à une chute à moto dans un virage assez serré...

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