Les éléphants des montagnes du Mondolkiri (Cambodge)

C'est accompagné de Marina qu'a commencé mon aventure cambodgienne. Nous avons trois semaines pour découvrir tous les mystères de ce beau pays.

Au départ de Phnom Penh, la capitale, nous avons pris un mini van pour rejoindre la petite ville de Sen Monoroum située dans une des régions les plus reculées du Cambodge, Mondolkiri. Le trajet de près de 6h nous a coûté, après négociation, 11$ chacun. Au Cambodge, il faut savoir qu'il est possible de régler à la fois en riels cambodgiens ou en dollars US, devise bien plus utilisée par les touristes.

Sen Monoroum est l'unique « ville » de la région - qui compte 4 habitants au km2 - autant dire qu'elle se trouve isolée dans les montagnes. Lorsque nous sommes arrivés sur la route principale, nous avons rejoint à pied notre guesthouse « Happy Elephants » située un peu à l'extérieur de la ville le long d'une petite route de terre rouge. La guesthouse, comme la plupart des logements proposés dans cette ville, s'organise autour de quelques petite cabanes individuelles ou collectives en bois sur pilotis. Comme nous étions dans la forêt, nous ne pouvions compter que sur une douche froide alors qu'à cette altitude il fait plutôt frais le soir !

Sen Monoroum est le lieu de départ pour toutes les activités dites d'éco-tourisme à faire dans la région des montagnes du Mondolkiri. Nous avons choisi le trekking avec les éléphants, 30$ par personne, activité permettant de partager du temps avec des éléphants en semi-liberté dans leurs milieux naturels.

Ainsi, le lendemain, Mr Tom, notre guide fraîchement diplômé, nous a conduit de bon matin en lisière de forêt pour une première étape de randonnée. Nous étions un petit groupe de 6 personnes, composé uniquement de français. Pour faciliter notre marche, il a commencé par nous fabriquer, en quelques coups de machette, une cane de bambou. En fin de matinée, nous arrivâmes dans une petite ferme de la tribu locale des Bumongs où nous avons fait connaissance avec la grande famille qui y habitait.

Nous sommes ensuite retournés dans la jungle, avons traversé une petite rivière et sommes tombés nez-à-nez avec deux énormes éléphants qui mangeaient tranquillement. Un éléphant ne cesse jamais de manger ce qu'il trouve : fruits, feuilles, racines....

En les observant de plus près, nous avons remarqué leur petit rituel : après un bain dans la rivière, l'éléphant se couvre de terre poussiéreuse qu'il propulse sur son dos à l'aide de sa trompe pour lutter contre les coups de soleil. Il effectue ensuite la même manoeuvre avec de la boue afin d'éviter les piqûres d'insectes. Pour finir, l'éléphant se frotte contre les troncs d'arbre pour se sécher.

A l'heure de midi nous sommes retournés à la ferme où un déjeuner préparé par la famille nous attendait. Les aubergines avaient été cuites dans un tronc de bambou dans la braise. Je dois dire que ce repas fût délicieux et copieux !

Durant l'après-midi nous avons continué à suivre les deux pachydermes dans leurs "aires de jeux" et notamment lorsqu'ils sont allés prendre leur bain dans la rivière. L'occasion pour toutes les filles, groupies des éléphants, de pouvoir se baigner avec eux. Pour certaines du groupe il s'agissait du plus beau jour de leur vie.

L'aventure s'est achevée en milieu d'après-midi, nous sommes repartis de la forêt avec pleins de belles images en tête. Nous avons particulièrement été touchés par les projets de Mr Tom. En organisant ces treks avec des petits groupes de personnes, celui-ci souhaite en effet récolter assez de sous pour pouvoir louer une partie de la jungle et la préserver de la déforestation illégale et ainsi protéger les éléphants. L'année prochaine il devrait faire venir des volontaires pour l'aider avec la ferme. Ce doit être une sacrée expérience.

En conclusion, les montagnes du Mondolkiri restent encore très sauvages ce qui rend la région particulièrement attrayante pour les touristes en quête d'aventure. Par ailleurs, les activités d'éco-tourisme tendent à se développer, on est loin des activités touristiques avec éléphants comme proposés en Thaïlande ou Laos. Ici, on peut croiser leurs âmes dans leurs yeux.

C'est ainsi que notre étape dans les montagnes de l'est Cambodgien s'est achevé avec en prime, avec un joli coucher de soleil sur le Mondolkiri. Nous sommes repartis le lendemain matin, de bonne heure, en direction de Siem Reap pour un trajet de presque 12h.

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